Exemples concrets : quand les cohortes transforment la santé publique
Découverte des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires
La célèbre étude de cohorte de Framingham, depuis 1948, a suivi plus de 5 générations et permis de formaliser le concept de « facteur de risque ». Avant ce travail, le lien entre hypertension, tabagisme, cholestérol et maladies cardiovasculaires n’était pas formellement posé. À la fin des années 60, Framingham identifiait déjà l’hypertension comme un prédicteur majeur d’infarctus, modifiant durablement la prise en charge médicale et préventive (Framingham Heart Study).
Crise du Distilbène et génération DES
Le suivi des filles exposées in utero au Distilbène (DES) — administré aux femmes enceintes entre 1940 et 1971 — a révélé, grâce à des cohortes, une augmentation du risque de cancer du vagin et d’anomalies gynécologiques. Les études de cohorte ont quantifié ces risques et fourni des arguments scientifiques ayant conduit à l’arrêt de ce traitement (CDC, cdc.gov).
Cohortes et pandémies : l’exemple du VIH
Dès les années 1980, le suivi de cohortes de patients à risque d’infection par le VIH, comme la cohorte française ANRS SEROCO, a permis de quantifier le risque de transmission, de caractériser les facteurs d’aggravation, et d’améliorer les stratégies de prévention et de traitement (ANRS, Inserm, Rapport ANRS).